C. Souchaud – propriétaire de Sochris Nine (First 40.7)

Ce marin aux 35 années d’expériences nautiques va participer pour la seconde fois à la Route Du Rhum, une course transatlantique en Solitaire organisée tous les quatre ans et qui relie Saint Malo à Pointe à Pitre. Cette année, le first 40.7 de Christophe Souchaud portera les couleurs de l’association CAP HANDI sous pavillon RHUM SOLIDAIRE CAP HANDI. CAP HANDI est une association créée en 2015 qui permet à des personnes en situation de handicap d’expérimenter la voile hauturière pendant plusieurs jours. Nous avons rencontré Christophe sur son bateau dans le bassin du Grand Pavois à la Rochelle.

Comment est née CAP HANDI ?

J’ai fondé l’association avec Yann Salaun, journaliste à France 3 Poitou-Charente, en 2015. Il avait suivi ma course sur la dernière Route du Rhum. Un gars de la Rochelle, qui dispute une transat en solitaire sur le plus petit bateau de la course, qui termine 13^ème et qui embarque à son retour sur le voilier des personnes en situation d’handicap, forcément ça attire l’attention !

Quel est le rôle de CAP HANDI ?

L’objectif est simple, « oublier le handicap, oublier les fauteuil », pendant tout le temps passé sur le bateau. Notre philosophie est que la voile hauturière soit accessible à tous. Sur le First spécialement aménagé nous pouvons embarquer jusqu’à 12 personnes à la journée et 6 personnes en hauturier. 

Combien de personnes avez-vous fait naviguer depuis trois ans ?

Près de 400 . C’est énorme. L’an dernier, CAP HANDI  a fait naviguer des centaines de handicapés sur les mers du monde durant près de huit mois. Avec le First, de l’Irlande, en passant par les Antilles, jusqu’au large du Sénégal, nous avons parcouru jusqu'à ce jour plus de 60 000 miles. Notre First 40.7 est surement celui qui a fait le plus de miles de la planète ! J’ai acheté le voilier en 2008 au concessionnaire BENETEAU de la Rochelle, c’était le dernier de la série, je tenais absolument à acheter ce modèle ! Le bateau sera entièrement rétrocédé à l’association en fin d’année. Les deux autres skippers du First sont mon fils Jules et Benoit Lambert.

« Nous avons navigué huit mois sur douze et parcouru plus de 12 000 miles nautiques. »

Comment expliquez-vous le succès de ce concept ?

Au fil des sorties et des expériences en mer, nous avons fait évoluer le bateau en fonction des besoins des handicapés. Nous avons équipé le First d’une barre franche à la place de la barre à roue, nous avons aménagé l’intérieur et au bout du compte tout le monde est logé à la même enseigne, en toute sécurité. Côté partenariat, l’association bénéfice maintenant du soutien de l'entreprise Moreau-Lathus et du Groupe Edouard Denis.

« L’action de CAP HANDI prouve qu'il y a des Possibles, malgré le handicap. »

Qu’est-ce qui vous motive autant, vous pourriez-vous reposer après toutes ces années ?

Je fais ce que j’ai envie de faire, je vis des moments très intenses et cela donne du sens à la vie ; Néanmoins, il faut se protéger, sinon on y laisse beaucoup d’énergie. A chaque escale, on prend contact avec des associations locales d’handicapés. Nous souhaitons que notre concept fasse des émules dans d’autres pays. Nous aimerions que des associations se créent en Europe et dans le monde. Il faut élargir encore notre action à des handicaps autres que physiques ou sensoriels, comme l’autisme.

« Nous souhaitons faire connaître CAP HANDI au-delà des frontières. » 

Une nouvelle route du Rhum, un nouveau challenge ?

Oui, cela représente un an de préparation avec 3 autres personnes : un gréeur mateloteur un stratifieur et un boat captain. Cette nouvelle participation prend une nouvelle ampleur car je naviguerai sous le titre « RHUM SOLIDAIRE pour CAP HANDI ». Une bonne raison pour faire connaitre l’association à travers cette belle compétition de course au large, chère dans le cœur des français.

Christophe SOUCHAUD prendra le départ sur son First 40.7, seul bateau de série à prendre le départ de la Course le 4 novembre à Saint Malo.

Pour soutenir son projet, rendez-vous sur Rhum Solidaire pour CAP HANDI.

Crédit Photo : Christophe BRESCHI